Il est un endroit dans le monde où plus rien ne règne, sauf le mouvement...
Imaginons que tout s’écroule dès le début pour permettre une nouvelle donne: Relancer la
machine humaine avec comme seul crédo la spontanéité.
Le désordre est planté: le théâtre s’est effrité, les danseurs sont à même le sol, la lumière
vacille, tout est évanouï dans les ruines de la musique…
La pulse est en reste, une nouvelle société scénique va naître.
D’abord avec de nouveaux chemins de corps : chercher une manière différente de se
mouvoir, de changer sa verticalité, essayer des appuis même fragiles.
Les danseurs vont réapprivoiser l’espace de manière libre, instinctive, parfois tumultueuse:
ils vont se déplacer dans une inconduite presque animale, surgir, se heurter, se suivre,
jaillir, chuter, rythmés par leur propre élan.
Dans ce fiévreux va et vient, ils vont aspirer à de nouveaux codes humains: se poser la
question de la liberté absolue et de l’équilibre social.
Comment coexister sans dominer, en tolérant d’autres genres? Entrer et sortir des
ensembles, stopper la cadence ou participer à l’allure des individus évidemment pluriels.
La fragilité des corps bruts et massifs, la résistance des formes légères et frêles, vont
semer le trouble… L’intime est perturbé mais le choeur groove et balance dans cette
cacophonie corporelle.